Privés de formations en alternance ou d’emplois parce qu’étrangers, assez !

Comme à chaque rentrée scolaire, des élèves étrangers de 18 ans et plus découvrent en ce moment que leurs projets de poursuite d’études en apprentissage, ou d’entrée dans le monde du travail, ne peuvent pas se mettre en place à cause du refus de la Préfecture de leur délivrer l’autorisation de travail nécessaire. Des patrons et des centres de formation les ont recrutés et inscrits, mais tous attendent toujours l’autorisation de travail du Préfet…

Souvent, le Préfet n’a pas encore répondu à la demande de titre de séjour faite il y a des mois et parfois il y a plus d’une année. Dans d’autres cas, c’est au moment du dépôt récent de la demande que l’employé au guichet a refusé de mettre l’autorisation de travail sur le récépissé, malgré la production du contrat d’apprentissage et de la préinscription ou de l’inscription au CFA.

L’an dernier, le tribunal administratif saisi en urgence avait obligé la Préfecture à délivrer l’autorisation de travail pour l’apprentissage de Mohamed. Sa demande de titre de séjour était restée sans réponse pendant plus d’une année et c’était le 2ème apprentissage qu’il risquait de rater.

Mais cette année, le même tribunal administratif vient de rendre 2 décisions défavorables pour 2 jeunes majeurs dans des situations comparables à celle de Mohamed, avec des arguments totalement inacceptables. Les juges prétendent que leurs demandes de titre de séjour étant restées sans réponse depuis plus de 4 mois, Mama et Ben Hassan n’ont plus rien à réclamer puisque le silence gardé par Préfecture équivaut à un refus implicite, comme si le récépissé qui leur est pourtant renouvelé régulièrement ne leur donnait aucun droit… Lors de l’audience, le représentant de la préfecture a été contraint de reconnaitre la longueur excessive des délais et il a malgré tout mis en route un examen en urgence des 2 demandes d’autorisation de travail.

Voilà déjà longtemps que RESF réclame à la Préfecture d’inscrire l’autorisation de travail sur tous les récépissés des jeunes majeurs, au moment du dépôt de leurs demandes de titre de séjour.

C’est le seul moyen d’en finir avec l’interdiction de formations en alternance que subissent les jeunes majeurs n’ayant pas commencé leurs apprentissages du temps de leur minorité !

C’est le seul moyen d’en finir avec l’impossibilité d’accéder à un emploi à la fin de ses études, quand on n’a pas encore reçu de réponse à sa demande de titre de séjour !

Mais la Préfecture maintient jusque là son opposition à nos demandes, y compris pour des jeunes dont la loi prévoit qu’ils doivent avoir cette autorisation de travailler.

Enseignants de lycée professionnels, travailleurs sociaux, organisations syndicales et associations de soutien aux immigrés, regroupons nos forces autour des jeunes majeurs étrangers pour faire respecter leurs droits ! Leur avenir dépend de la force de nos mobilisations communes !

Droit aux apprentissages et autres formations en alternance pour tous(tes), sans discrimination !

Droit au travail légal pour toutes et tous, sans discrimination !
Papiers pour toutes et tous !

Collectif Jeunes RESF69/ Lyon, le 5 octobre 2019